Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal
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Réponses d'experts
Traitement

L’activité physique est-elle bénéfique pour les personnes déprimées?

L’activité physique est vraiment une bonne chose. Plusieurs études démontrent que l’exercice améliore l’humeur. J’en fais moi-même beaucoup. En fin de journée, je m’aperçois que je suis fatigué mentalement, mais je suis rarement fatigué physiquement. En fait, l'exercice vous donne plus d’énergie. En réalité, aussi simple que cela puisse paraître, si une personne parvient à monter quelques marches sans effort, tout devient plus facile. Si vous êtes en mauvaise forme, les tâches deviennent un fardeau. L'activité physique produit, en outre, toute sorte de modifications chimiques, telles que la sécrétion d’endorphine.
-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2009

Un homme de 73 ans qui déprime depuis peu souhaite se défaire de toutes ses responsabilités. Vaut-il mieux le garder en contact avec la vie en lui attribuant des petites tâches simples?

À mon avis, cela dépend évidemment de sa capacité à fonctionner. S’agit-il de quelqu’un qui a été déprimé toute sa vie ou qui l’est uniquement depuis peu? En règle générale, plus vous êtes fonctionnel, mieux ça va. Si quelqu’un cuisine pour vous tous les jours, au bout d’un certain temps, vous serez incapable de vous nourrir seul. Si quelqu’un paie vos factures, vous ne serez plus capable de le faire, etc. Mais lorsqu’une personne est vraiment déprimée, elle n’est pas en mesure de fonctionner et a besoin d’aide. Vous essayez donc toujours de trouver l'équilibre entre faire les choses pour quelqu’un et l’encourager à les faire lui-même. Vous ne voulez pas le surprotéger mais, en même temps, vous ne souhaitez pas l’accabler. Seulement, parfois, cela devient juste une excuse facile parce que la personne manque simplement de confiance en elle ou qu’elle cherche un moyen de se décharger de certaines responsabilités. Mais, ce faisant, elle pourrait en réalité amoindrir davantage sa confiance en elle. J’encouragerais ces personnes à être le plus indépendante possible.
-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2009

Est-ce qu'une personne déprimée peut guérir seule si elle reconnaît sa maladie et travaille à se rétablir ?

Absolument. Vous pouvez appliquer les principes de la théorie cognitive pour gérer votre rétablissement. La première chose à comprendre est qu'il existe différents types de dépression. Il y en a des chroniques et d'autres épisodiques, comme les troubles affectifs saisonniers. Beaucoup de thérapies récentes ciblant différents types de troubles dépressifs se fondent sur l'entraide et l'auto-guérison. Il peut s'agir de lire des livres, consulter le Web et demander à un coach de répondre à vos questions. L'efficacité de cette approche dépend sans doute de l'intensité de la dépression. Dans le cas d'une dépression grave, la médication peut se révéler nécessaire.
-Camillo Zacchia, École Mini Psy 2007

L'efficacité d'un autotraitement dépend de la gravité de la dépression. Il existe des produits vendus sans ordonnance, tels que le millepertuis. Mais peu d'études portent sur cette substance. Certaines personnes peuvent devenir hypomaniaques sous l'effet du millepertuis. Des suppléments d'oméga-3 et une alimentation saine combinés à une luminothérapie peuvent également avoir des effets positifs dans les cas de troubles légers ou saisonniers. Mais là encore, il existe peu d'études dans ce domaine.
-Johanne Renaud, M.D., École Mini-Psy 2012

Qui est la meilleure personne pour aider quelqu’un qui connaît des épisodes de dépression périodique?

En général, on recommande à une personne qui traverse une dépression légère à modérée, de suivre une thérapie cognitive; c'est une thérapie qui permet d'analyser la façon dont nous percevons les choses et les causes que nous leur attribuons. Cela nous aide à comprendre nos biais, notre perception de nous-mêmes ainsi que nos réussites et nos échecs. Les personnes déprimées ont tendance à sans cesse se blâmer lorsque quelque chose se passe mal, quelles que soient les circonstances. Elles vont déformer les faits afin qu’ils attestent qu’elles n’ont pas été à la hauteur. Elles auront également tendance à rendre les autres responsables de leurs réussites. Voilà le genre de traitement que l’on recommande aux personnes qui traversent une dépression légère à modérée.

Si elles n’y réagissent pas, il faut vraiment envisager d’utiliser également un antidépresseur ou une autre forme d’intervention pharmacologique. Dans les cas de dépressions modérées à majeures, on recommande habituellement de combiner les deux. Quand la dépression est-elle considérée légère à modérée? Quand est-elle modérée à majeure? Là encore, cela dépend de la personne. Si vous n’êtes pas en mesure de travailler, de fonctionner et que vous souffrez beaucoup, vous devez envisager un traitement combiné.

La meilleure personne à consulter dépend, par conséquent, de la gravité de la dépression. Selon moi, vous devez avant tout trouver quelqu’un en qui vous avez confiance; vous devez également être prêt à vous défaire de cette personne si elle ne vous aide pas, et à trouver quelqu’un d’autre. Dans la plupart des cas, il existe des traitements psychologiques et médicaux très efficaces, et il est possible d’entreprendre l’un ou l’autre, voire les deux. Mais parfois, le comportement des gens peut interférer avec l’aide qu’ils peuvent obtenir. Ils peuvent refuser de prendre des médicaments, de suivre une thérapie ou être pessimistes au point de penser que cela ne les aidera pas.

-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2009

Est-ce que la psychothérapie après une dépression élimine les risques d’une rechute?

Je pense que les jeunes en particulier sentent qu’ils doivent toujours bien réussir. C’est pourtant impossible. Dans la vie, tout le monde fait face à une situation difficile à un moment donné, puis vit un échec. Je pense qu’il faut se pratiquer à vivre de petits échecs, à ne pas réussir tout le temps, à avoir un plan B. C’est toujours ce que l’on dit dans notre clinique : « Que vas-tu faire si ça ne fonctionne pas? As-tu d’autres stratégies? » C’est cela l’adaptation, de trouver d’autres moyens pour pallier les moments difficiles. Si malheureusement cela aboutit quand même à l’échec, quelles seront les stratégies pour passer à travers cette épreuve, puis en ressortir plus fort.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

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